Comment préparer une Carte aux pommes ? Partie 1

L’art de la cartographie en 7 Étapes.

Bienvenue dans l'univers fascinant de la cartographie ! Dans cet article, je vous livre tous les secrets pour créer des cartes originales et colorées.

Quels sont les choix importants à faire ? Sur quoi s’appuyer pour faire le bon choix ? Cette recette vous guidera à travers les différentes étapes de la réalisation.

Prêt.e à transformer des données brutes en œuvres d'art cartographiques ? Suivez le guide !

Partie 1 : préparer les ingrédients.

Dans cette première partie, on va voir comment bien préparer tous les ingrédients nécessaires à la réalisation d’une délicieuse Carte aux pommes. Du choix du sujet, en passant par la projection et jusqu’à la récolte des données, vous saurez tout du travail nécessaire avant l’impression des affiches. C’est parti !

1. Choisir la bonne recette.

Qu’est-ce que je veux raconter ?

Avant de se lancer dans la création d'une carte, il est important de définir clairement le sujet qu’elle va aborder. Que ce soit une carte thématique, topographique ou géologique, le sujet guidera toutes les décisions ultérieures.

Par exemple, les plans de ville montrent la recette de votre ville. Quels sont les ingrédients qui la composent ? Dans quelle proportion ? Bref, qu’est-ce qui fait toute la singularité de cette cité ?

Zoom sur le plan de la ville de Lorient et sa légende.

Pour les cartes du littoral, l’idée est plutôt d’y retrouver tous les noms de lieux qui vont raviver vos souvenirs, une thématique plus affective.

Zoom sur Erquy dans la carte de la baie de Saint-Brieuc.

2. Bien préparer sa pâte.

Un compromis nécessaire.

Passer de la sphère terrestre à une surface plane implique des compromis et l’utilisation d’une projection. Chaque projection a ses avantages et ses inconvénients.

Les projections dites conformes vont plutôt s’appliquer à conserver la forme des pays, plutôt que leur rapport de taille. Les projections équivalentes vont faire l’inverse et conserver le rapport de taille entre les pays au détriment de leur forme. Les projections aphylactiques font un peu tout à la fois, en essayant de compenser les altérations de forme ET de superficie.

Projection aphylactique de Robinson, issue de la série « Blue Marble » de l'Observatoire de la Terre de la NASA.

Servir le sujet de la carte.

Le choix va se faire en fonction de ce que l’on souhaite raconter. Pour une carte de navigation, par exemple, on va choisir une projection aphylactique équidistante qui conserve les distances à partir d'un point donné. Pour un planisphère traitant de la densité de population par pays, une projection équivalente sera plus appropriée.

Pour les cartes représentant de petites portions de terrain, comme les plans de ville ou les cartes de la côte bretonne, on va utiliser une projection conforme. Plus spécifiquement, en ce qui concerne l’hexagone, on utilisera la projection conique conforme de Lambert, conçue pour minimiser les distorsions sur l'ensemble du pays.

Projection conique conforme de Lambert.

3. Sélectionner des ingrédients de qualité.

Des sources fiables et précises.

Comme pour toute bonne recette, privilégier la qualité des ingrédients, fera toute la différence.

Pour les cartes que je réalise, sans grande originalité mais en toute sécurité, j’utilise les bases de données que les professionnels de la cartographie et de la géomatique m’ont présentés tout au long de ma formation. 

Pour tout ce qui va être découpage administratif, réseau routier et hydrographique, je vais privilégier les données de l’IGN, l’institut national de l'information géographique et forestière, quoi de plus fiable sur ce sujet ?

Page d'accueil du site Géoservices pour les données géoréférencées de l'IGN.

En ce qui concerne les données sur l’occupation des sols, la délimitation terre-mer et les toponymes du littoral, OpenStreetMap est mon chouchou. C’est une association qui centralise le travail de toute une communauté ultra motivée et ultra engagée sur la libre circulation des données cartographique et leur accessibilité au plus grand nombre. Un genre de paradis pour la cartographie.

Page d'accueil du site Geofabrik pour les données géoréférencées d'OpenStreetMap..

Ces deux sites proposent en téléchargement libre des données dites géoréférencées. C'est-à-dire qu'à chaque forme (point, ligne ou polygone) sont associées des coordonnées géographiques. Grâce à un SIG (Système d’Information Géographique), je vais pouvoir sélectionner les informations qui m’intéressent dans ces fichiers de données.

Faire le tri

La quantité de données à télécharger par département, qui est le plus petit découpage proposé, est énorme ! Pour pouvoir travailler ces données géoréférencées, j'utilise le logiciel de SIG libre QGIS.

Ce qui s'affiche lorsque j'ouvre les fichiers téléchargés va de la route nationale, au plus petit chemin de terre, du fleuve, au moindre ruissellement saisonnier, de la zone d’occupation du sol, au plus petit bâtiment...

La modélisation 2D des infrastructures du territoire de l’Ille-et-Vilaine par l’IGN est un dossier de 6 Go comportant 305 fichiers. Un fichier, pour les cours d’eau, un autre pour les points d’eau, un pour les routes, un autre pour le bâtit…

Vous comprendrez donc facilement à quel point il est indispensable de faire le tri dans cette mer d’information. L'idée est de toujours garder en tête le sujet et l'objectif de la carte pour sélectionner les informations pertinentes sans surcharger le fond de carte.

Le format final de l’affiche va aussi avoir un impact important sur la quantité d’information qu’il va être possible de porter sur la carte.

4. Préparer son moule.

Pour les cartes que je crée, je choisis des formats d’affiches très courants : A4, 30 x 40 cm, 40 x 50 cm et 50 x 70 cm. Ces formats standards permettent que vous trouviez facilement un cadre dans la matière et/ou la couleur de votre choix. De cette façon, votre nouvelle affiche peut s’intégrer harmonieusement à votre décoration intérieure.

La carte du bassin d'Arcachon, format Gourmand, joliment mise en valeur par son cadre.

Le cadrage de chaque carte est choisi avec soin pour mettre en valeur les éléments les plus importants et éviter les espaces vides inutiles. L’attention est centrée sur la limite administrative de la ville. Il faut qu’elle soit entièrement présente dans le cadrage.

C’est cette étape qui va déterminer la valeur de l’échelle de la carte. Le choix de l’échelle permet de voir les détails importants sans perdre le sujet de vue.

Dans la deuxième et dernière partie, nous parlerons présentation. Du choix des couleurs à la création de la légende, tout se fait toujours en gardant un objectif en tête : la lisibilité finale de la carte !

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